Test Killzone : Shadow Fall, le jeu du lancement ?
Inclus dans un des bundles au lancement de la PS4, Killzone Shadow Fall s’annonçait comme un des fers de lance de la console. Alors que la licence gardait au sein de la PS3 une place douillette sans toutefois être transcendante, le studio Guerilla Games se devait de viser encore plus haut pour imposer son titre comme un incontournable au lancement de la console. A l’heure du bilan, le jeu tient-il toutes ses promesses ?
C’est loin mais c’est beau
Commençons par les graphismes, qui ont tendance à constituer un des principaux arguments pour l’achat d’une PS4. A ce niveau là et pour un jeu de la line-up de départ de la console, le bébé de Guerrilla a frappé fort, très fort. Notre progression est parsemée de quelques panoramas du plus bel effet, les textures sont détaillées et les effets de lumière embellissent encore le tout, pour le meilleur et pour le pire car l’éblouissement causé par le Soleil ou même par quelques projecteurs disposés çà et là peuvent parfois jouer à notre désavantage, mais n’est-ce pas là après tout une étape de plus vers l’immersion du joueur ? Les expressions faciales sont quant à elles correctes, sans toutefois constituer une prouesse technique et la dynamique de l’environnement (eau, végétation..) est très satisfaisante. L’opposition entre les deux peuples qui se partagent la planète sur laquelle vit notre héros, à savoir les helghans et les vectans, est renforcée par deux univers graphiques bien distincts. Alors que du côté de Vecta nous avons droit à une pléiade de couleurs vives et à une ville dynamique qui fourmille de véhicules volants témoignant de sa grande activité ; au sein de New Helghan les tons s’avèrent être plus sombres, l’ambiance se fait plus oppressante et sinistre. Les différents environnements de jeux sont tous très détaillés, que ce soit dans un espace ouvert comme une forêt où dans des lieux plus restreints tels qu’une station spatiale.
Tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes
C’est finalement l’aspect scénaristique du soft qui étonnera sans doute le plus, car à la différence des FPS contemporains qui se contentent bêtement de nous rapporter l’histoire d’un soldat anonyme qui tire sur des méchants monsieurs pour sauver à lui seul les gentils monsieurs et madames de son pays, l’histoire est ici plus recherchée. En effet, le jeu ne tombe pas dans le piège du manichéisme (c’est-à-dire une simple bataille du Bien contre le Mal) ; le héros Lucas Kellan, un Shadow Marshall opérant dans le but de maintenir la paix des deux côtés du Mur bâti pour séparer les Helghasts des Vectans va découvrir que la limite entre bien et mal est extrêmement fine, ce qui va l’amener à s’interroger sur la justesse de ses actes… Bien peu de personnages entrent en compte tout au long de l’histoire, ce qui permet de renforcer l’intrigue autour de ces individus qui deviendront tôt ou tard un élément important du scénario. La mise en scène est cependant assez plate, les évènements s’enchaînent de manière trop saccadée ce qui empêche le joueur de s’immerger totalement dans l’histoire de Shadow Fall.
Le drone : meilleur ami du Shadow Marshall
Parlons maintenant du gameplay qui présente logiquement des innovations en raison de la nouvelle manette qu’a apporté la PS4, à savoir la Dualshock 4. En effet au cours de la campagne, notre brave Marshall affronte les troupes helghastes accompagné d’un drone volant répondant au doux nom de OWL VSA HCD 1.3. Cet engin mobile lui sera extrêmement utile au cours du jeu car il lui permettra entre autres de pirater des alarmes afin de neutraliser les renforts ennemis, de protéger Kellan en faisant apparaître un bouclier ou, à contrario, d’apporter une force de frappe supplémentaire en attaquant les assaillants. Toutes ces fonctionnalités peuvent être sélectionnées par un simple mouvement de doigt sur le tout nouveau pavé tactile de la manette, et activées par une pression du bouton L1, rien de bien compliqué non ? Ce petit robot est également en mesure de vous soigner quand vous tombez au combat, à condition que vous possédiez au moins un pack d’adrénaline qui va restaurer votre santé mais qui va également mettre en place un bullet time quand vous regarderez dans votre viseur pendant un court instant, ce qui peut changer la donne dans un affrontement contre de nombreux ennemis. L’autre atout que possède notre héros est l’écho tactique, qui lui permettra quand on appuie sur une des touches directionnelles de visualiser les équipements et objets disponibles ainsi que les ennemis présents dans un périmètre restreint. Cette capacité s’avère être très utile sans toutefois trop nous faciliter la tâche ; repérer des helghasts est une chose, se débarrasser d’eux en est une autre…
Ces caractéristiques offrent la possibilité de nous occuper des soldats de deux manières différentes : soit furtivement, auquel cas l’écho tactique ainsi que la fonction piratage du OWL seront d’une aide précieuse, soit d’une manière plus bourrine, cependant à vos risques et périls car l’IA sans être extrêmement développée sait nous donner du fil à retordre si l’on n’emploie pas la méthode adéquate pour se débarrasser des ennemis. Il est cependant dommage que la méthode furtive soit souvent plus fastidieuse sans pour autant récompenser le joueur ayant préféré temporiser et prendre son temps. Les objectifs sont variés et la possibilité de les accomplir dans l’ordre que l’on désire, où même le fait de pouvoir réaliser des missions facultatives dans le seul but de nous avantager par la suite cassent la trop grande linéarité présente dans beaucoup de jeux de tir actuels.
Le multi, nerf de la guerre !
En plus d’une campagne solo d’une dizaine d’heures environ, Shadow Fall nous propose une expérience multijoueur efficace et originale avec la possibilité de créer ses « zones de guerre », qui sont tout simplement des parties aux règles bien spécifiques mises aux point par les joueurs et pour les joueurs. Envie d’un simple match à mort par équipe ? Une zone de guerre est là pour ça. Vous avez envie d’un peu plus d’exotisme, pourquoi pas un mode de jeu dans lequel seuls les couteaux sont admis ? Une zone de guerre est aussi là pour ça. Le multi est très prenant et la principale différence avec les modes online des autres FPS réside dans l’absence de notion d’expérience et de level-up. Dans Killzone, le skill d’un joueur ne réside pas dans son niveau, mais dans le nombre de défis qu’il accomplit. Environ 1600 petits défis sont disponibles, d’une accessibilité telle qu’il n’est pas impossible d’en réaliser une quinzaine en une partie. L’intégralité des armes est disponible d’entrée de jeu et seuls les accessoires attachés à celles-ci nécessitent d’être débloqués, réjouissez-vous car vous n’aurez donc plus à vous infliger des heures voire des jours entiers de jeu dans le seul but d’accéder à une arme disponible à un niveau supérieur !
Chaque joueur dispose de capacités pratiques au combat, comme l’accès à un nano-bouclier qui essuiera les tirs ennemis à votre place tout en permettant de riposter, la possibilité de faire apparaître un drone de soutien qui attaquera les adversaires ou encore un coup de boost qui vous rendra plus rapide et donc moins évident à ajuster. Les cartes sont de taille variable, mais c’est la non-linéarité de celles-ci qui reste le plus agréable, donnant à ce mode multijoueur une réelle dimension tactique ; le contournement et la ruse sont en effet les maîtres mots si vous désirez mener votre équipe à la victoire. Les adversaires sont regroupés derrière leurs boucliers et déciment inéluctablement vos camarades qui tentent de maintenir leur position ? Soyez plus malin, empruntez un conduit ou un accès souterrain pour éliminer tous les ennemis de dos ! Pour finir trois classes d’armes sont disponibles : l’éclaireur et ses fusils de précision, la classe d’assaut et ses fusils automatiques et la classe de soutien qui a la possibilité de ranimer ses coéquipiers.