Test Life is Strange - Episode 1 : Chrysalis, ou quand Twin Peaks rencontre Retour vers le Futur
Les petits français de DONTNOD Entertainment sont de retour et, il faut bien l’admettre, nous étions plutôt impatients de mettre la main sur leur nouvelle production après un Remember Me pas parfait mais des plus intéressants. Avec Life is Strange, le studio suit la tendance actuelle des jeux épisodiques en nous proposant une aventure en cinq parties. Cette introduction nous a-t-elle mise l’eau à la bouche ? Réponse ci-dessous.
Max, l’incroyable destin
Le titre nous plonge dans la peau de Maxine (aka Max), une jeune étudiante américaine qui revient tout juste dans sa ville natale, Arcadia Bay, après un exil de 5 ans à Seattle. Fan inconditionnelle de photo argentique, notre héroïne plutôt timide vient de commencer des études dans la photographie avec, cerise sur le gâteau, son photographe fétiche et charismatique en guise de professeur. Bref, l’année scolaire s’annonçait sous les meilleurs auspices à la Blackwell Academy. Sauf qu’il règne une ambiance quelque peu étrange sur ce campus. La jeune Rachel Amber a subitement disparu il y a 6 mois et élèves comme personnel de l’université semblent avoir leurs secrets. Pour couronner le tout, Max voit sa meilleure copine d’enfance Chloé se faire tuer sous ses yeux. C’est alors que tout bascule ! Notre héroïne tout juste majeure et n’ayant donc pas encore le droit de boire de l’alcool peut cependant remonter le temps ! Grâce à ce pouvoir d’origine mystérieuse, Max parvient à sauver Chloé et les deux amies peuvent commencer à mener l’enquête sur Rachel.
Au fil du jeu, le joueur est amené à discuter avec de très nombreux étudiants mais aussi des professeurs ou encore le concierge. Chaque discussion nous permet d’en savoir plus sur la ville, le campus mais aussi sur la personnalité de Rachel Amber, notre fameuse disparue. Tout l’intérêt de Life is Strange repose sur la possibilité de choisir des embranchements dans les discussions et de pouvoir revenir en arrière pour modifier nos choix. En posant une question un peu cash à un camarade de cours, il se pourrait bien que celui-ci nous révèle une information intéressante mais dans le même temps nous méprise par la suite. On pourra alors revenir en arrière et choisir de parler d’autre chose. Et là Banco puisque l’on aura obtenu l’info tout en restant en bon termes avec la personne. Chaque décision influant le cours du jeu est signalée. On en compte une quinzaine rien que dans ce premier épisode. Les développeurs ont d’ailleurs intégré un écran récapitulatif une fois celui-ci terminé (comptez 2h30 de jeu environ). Fait intéressant, on découvre sur cet écran le pourcentage de joueurs dans le monde ayant pris telle ou telle décision à chaque embranchement.
Vis ma vie
Life is Strange est un titre très humain. A travers ses personnages souvent caricaturaux et ses clichés sur la vie étudiante, le titre parvient à nous immerger dans un univers réaliste et l’on s’attache très vite à notre discrète héroïne et à son amie aux cheveux cyan, Chloé. Ça tombe bien puisque l’on sent que la volonté de DONTNOD est clairement que l’on s’identifie à notre tandem de jeunes adultes tourmentés. Max est en effet très confuse de par ses pouvoirs récemment acquis et ses perturbantes visions du futur. Chloé est quant à elle une véritable junkie haïssant son beau-père. Bref à la fin de ce pilote on est déjà bien curieux de voir comment l’histoire et la relation entre personnages va évoluer, ce qui est plutôt bon signe.
Si l’histoire prend lentement mais sûrement forme, la partie technique de Life is Strange est en revanche plus vacillante. Le titre n’est pas spécialement next-gen que ce soit à travers ses modélisations ou ses textures des plus sommaires. Certes ce look légèrement cel-shadé est un parti pris intéressant mais il manque un petit quelque chose pour nous convaincre pleinement. La synchronisation labiale est plutôt ratée ce qui est franchement dommage pour un jeu où les dialogues occupent la place centrale. Au moins, les voix anglaises sont parfaites et renforcent l’immersion. Mais que les hermétiques à la langue de Shakespeare se rassurent, des sous-titres français sont évidemment présents. Pour rester dans la partie sonore, les musiques se font discrètes mais assurent leur rôle. Autre bon point, l’interface du jeu est une vraie réussite avec un look crayonné qui fonctionne à merveille. Le journal intime de Max (véritable source d’informations) est plein à craquer de petits dessins qui renforcent notre identification à notre adolescente en pleine transition vers l’âge adulte.
D’une manière générale Life is Strange – Episode 1 : Chrysalis nous a donc convaincus. On aimerait toutefois voir davantage de challenge et de variété au niveau du gameplay par la suite. En effet, bien que les dialogues soient intéressants, davantage de rythme pourrait être amené par des QTE ou des interactions plus poussées avec l’environnement, comme on a pu le voir dans les productions Quantic Dream, par exemple. Mais nul doute que les développeurs y ont déjà pensé et n’oublions pas que Chrysalis n’est que le premier épisode d’une pentalogie.