Test The Walking Dead : A New Frontier - une troisième saison mortelle ?
Avec la première saison de The Walking Dead, Telltale Games avait frappé un grand coup dans la sphère vidéoludique. Son histoire mature, passionnante, émouvante avait profondément touché les joueurs et les récompenses de meilleur jeu de l’année se sont multipliées. En 2014, la saison 2 a quant à elle confirmé le potentiel de la série. Elle a notamment placé Clémentine parmi les héroïnes les plus emblématiques de ces dernières années. Les développeurs ont toutefois pris un risque avec A New Frontier. L’attachante ado passe au second plan et l’on découvre une toute nouvelle famille. Pari réussi ?
Sang pour sang
On incarne donc Javi Garcia, ancien joueur de baseball professionnel. Sa carrière s’est en effet arrêtée subitement quand un scandale l’impliquant a éclaté. L’homme a eu la mauvaise idée de parier sur ses propres matchs. Absent lorsque son père était malade, notre héros a des choses à se faire pardonner et souhaite désormais faire passer sa famille avant tout. Malheureusement une partie de celle-ci est décimée lorsque l’épidémie éclate et son frère David, ex-militaire au fort caractère, est porté disparu. C’est alors qu’il décide de s’enfuir avec les survivants : Kate (l’épouse de David), Gabe (son neveu) et Mariana (sa nièce). Les quatre compères passent leur vie sur la route et survivent plutôt correctement jusqu’à ce que le jeu débute et qu’un quantité phénoménale de poisse leur tombe dessus !
Dans ce contexte stressant et difficile, la relation entre les différents protagonistes évolue. Comme d’habitude dans la série, de nombreux choix n’ont pas spécialement d’influence sur le déroulement de l’action. Mais par rapport aux précédents volets, on retrouve davantage de décisions ayant de l’importance. Dans A New Frontier, les choix changeront la famille Garcia mais aussi la vie de nombreux personnages secondaires. On se plaît alors à incarner Javi et à découvrir petit à petit son passé et ses motivations. Assez tôt dans l’aventure, son chemin croisera bien évidemment celui de Clémentine. L’adolescente plus forte et solitaire que jamais partagera les périples de Javi et sera même jouable quelques minutes dans des flashbacks. Ces derniers sont cruciaux. Ils permettent de comprendre ce qu’a été la vie de Clémentine pendant les années séparant la saison 2 de cette saison 3.
Alors, ça mord ?
Il est évidemment très compliqué d’entrer dans les détails de l’aventure sans vous spoiler mais sachez que vous rencontrerez de nombreux personnages haut en couleurs et que, à l’image de la série, les humains sont bien plus dangereux que les zombies. Les cinq épisodes vous tiendront en haleine 7-8 heures mais il faut avouer que le génie narratif de Telltale s’est un peu estompé. Certes l’histoire est plaisante et humaine mais certains passages tombent un peu à plat. La mise en scène n’apporte pas toujours toute l’émotion attendue.
Les mécanismes de jeu sont conformes aux autres productions du studio. On retrouve des choix de dialogues et de l’action sous forme de QTE. Les dialogues sont bons mais les choix sont parfois flous. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de trouver la réponse de mon personnage trop éloignée de la réponse textuelle sélectionnée. On note aussi quelques traductions françaises inexactes et même 2-3 phrases non traduites, ce qui fait un peu tâche pour un jeu de ce calibre. Les phases d’action sont plus nombreuses et plus dynamiques qu’auparavant. The Walking Dead oblige, le sang gicle par litre et les organes se font la malle.
La frontière technique
Par rapport à ses prédécesseurs, The Walking Dead : A New Frontier est évidemment plus beau. Le style graphique est fidèle aux comics et fonctionne donc à merveille. En revanche tout n’est pas rose niveau technique. On retrouve toujours des animations décevantes alors que l’on est tout de même en 2017 sur PlayStation 4. De plus, l’épisode 5 a crashé deux fois au même moment m’obligeant à redémarrer complètement la console pour avancer. Dommage que Telltale Games ne peaufine pas cet aspect alors ses titres sont forts rentables.